I. Ronsard et la persuasion
Dès les premiers échanges, Ronsard cherche à émouvoir les Muses :
* registre pathétique :
=> énumération le montrant vieux avant l'heure : contraste entre son âge et sa physionomie : "j'ai les yeux tout battus, la face toute pâle,/Le chef grison et chauve, et si n'ai que trente ans" (si = pourtant, dans ce contexte) + insistance sur son assiduité à plaire aux Muses (septième strophe)
=> évocation du temps qui fuit trop vite pendant qu'il écrit (3e quatrain, vers 3-4)
=> usage de l'apostrophe "Ô" (lamentation ici)
* reproche et provocation :
=> mise en doute de l'immortalité des Muses (Premier quatrain, vers 2) par "ce dites-vous" ou le verbes est synonyme de "prétendre" + par l'opposition entre le fait qu'elles défient le temps et le vieillissement prématuré du poète
=> questions rhétoriques réduisant le désir de gloire poétique à une prétention vaine qui n'apportera pas le bonheur (interrogation sur le rapport bonheur - gloire) 5e quatrain : réponse sous-entendue : une fois mort, le poète (Symbolisé ici par Homère) ne saura si la gloire lui survit ou non et, étant mort, ne pourra en ressentir nulle joie, nul bonheur
=> ironie : antiphrase "Ô le gentil loyer" (cinquième strophe)
À l'inverse, les Muses font appel à la logique et restent imperturbables.